Cet été, des archéologues procéderont à des sondages sur la butte de Goassec’h, au sud de Carhaix. Elle pourrait abriter un cairn, une veste nécropole du Néolithique.
Il n’y a pas que les Romains qui ont laissé des vestiges archéologiques dans le Poher, on y trouve des sites importants de toutes les époques, dont certains remontant au Néolithique. L’âge de la pierre polie correspond aux débuts de l’agriculture. Les premiers paysans arrivent en Bretagne entre 5000 et 4500 avant notre ère. Ils défrichent de vastes espaces et marquent leurs territoires en élevant des monuments mégalithiques.
Les dolmens et allées couvertes figurent parmi ces derniers. Il s’agit de tombes, souvent collectives. Ils sont les « squelettes » de monuments beaucoup plus importants. Abritant les chambres mortuaires, ils étaient recouverts de terre et de pierres. L’un de plus beaux exemples de ces monuments est le cairn de Barnenez que Malraux avait qualifié de Parthénon du Néolithique.
Or, le site de Goassec’h, au sud de la RN 164, à Carhaix, pourrait abriter un monument similaire. C’est du moins l’intuition de Florian Cousseau, archéologue en post-doctorat à l’université de Genève après avoir soutenu une thèse sur l’architecture mégalithique à Rennes. Au début du mois de juin, il a procédé à des relevés par ondes électro-magnétiques dans les champs appartenant à l’agriculteur, Loïck Lucas. « Nous sommes en présence d’une butte de 100 mètres de long sur 30 de large, explique-t-il. C’est même un peu plus grand que Barnenez. On voit aussi qu’elle est orientée au sud, comme les autres cairns. »
Ces premiers relevés laissent entrevoir la présence de nombreuses pierres, ce qui accréditerait la présence d’un cairn. « On discerne aussi des formes qui pourrait être des cavités ou des grandes dalles ». En revanche, aucune trace d’objets métalliques n’a été décelée. « Il n’y avait pas d’objets métalliques à cette période. »
A la fin juillet, Florian Cousseau va encadrer une équipe de fouilleurs pour effectuer des sondages. Afin de confirmer ses hypothèses. S’il s’agit bien d’un cairn du Néolithique, des fouilles seront programmées. « Il y a en a pour une dizaine d’années !, estime l’archéologue. Le site de Goassec’h est très préservé. Il pourra nous en apprendre beaucoup sur le Néolithique moyen. »
A noter que le centre d’interprétation de Vorgium organisera des visites cet été. « Les personnes partiront à pied de Vorgium, indique Clément Perrichot, son directeur. Elles feront une balade d’une demi-heure jusqu’à Goassec’h, puis reviendront avec Hop le bus. On leur offrira un pot au retour. »