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Histoires de Bretagne

Un blog d'Erwan Chartier-Le Floch

Louise du Bot de Grégo, une aventurière pendant la Révolution

Publié le 18 Juillet 2017 par ECLF in Histoire de Bretagne

portrait supposé de Louise de Grégo

portrait supposé de Louise de Grégo

 

 

 

 

 

 

En 1794, l’un des plus brillants généraux de la République, Hoche, a sans doute manqué son débarquement en Irlande en raison de sa liaison avec une jeune aristocrate bretonne, Louise du Bot de Grégo. Et c’est à Trévarez qu’il venait la rejoindre.

Riche héritière, aristocrate déchue, chouanne, maîtresse de général, intrigante, espionne puis baronne d’Empire… Louise de Grégo a eu une vie trépidante ! Elle était née le 27 août 1770, fille unique du marquis de Grégo qui possédait notamment le domaine de Trévarez, en Laz. A l’adolescence, elle est l’un des plus beaux partis de Cornouaille, une pennerezh très recherchée, mais c’est pourtant à un petit noble d’origine normande qu’on la marie, à quinze ans : le vicomte de Pontbellanger. Elle est présentée au roi, Louis XVI, le 25 juin 1789.

Durant la Révolution et après le début des guerres de chouannerie en 1793, elle accompagne son mari. Selon plusieurs auteurs, elle aurait fait à maintes reprises preuve de courage, prenant par elle-même aux combats et n’hésitant pas à sabrer elle–même plusieurs républicains.

 

Maîtresse de Hoche

La situation évolue en 1795 lorsque son mari s’exile en Angleterre et devient aide de camp du comte d’Artois. Louise, elle, reste en Bretagne et cherche par tous les moyens à sauvegarder ses intérêts locaux. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’un jeune général auréolé de gloire, Lazare Hoche, qu’on vient d’envoyer en Bretagne pour pacifier la situation. Elle en devient la maîtresse. Elle était d’ailleurs fort belle

Leur aventure n’est pas que charnelle, puisque Louise de Grégo devient l’espionne de Hoche et va, à sa manière, faire basculer l’histoire. C’est elle qui semble en effet avoir renseigné les Bleus sur l’imminence d’un débarquement à Quiberon et qui éloigne du Morbihan l’un des principaux chefs chouans, Tinténiac, pour l’entraîner vers une embuscade fatale dans les Côtes-du-Nord. Elle aurait également joué un rôle dans l’arrestation du chef royaliste Charrette comme dans la mort de son premier mari, de Pontbellanger, en 1795.

Installée à Trévarez, elle recevait régulièrement la visite de Hoche alors basé à Brest, notamment durant l’été et l’automne 1796. Sans doute n’est-elle pas pour rien non plus dans l’échec de l’expédition d’Irlande, Hoche préférant sa compagnie aux préparatifs pour soulever l’île verte. Finalement, la flotte française ne quitte Brest qu’en décembre. Après avoir essuyé des tempêtes, les Français rembarquent depuis Bantry, laissant les insurgés irlandais face à la répression britannique.

 

 

 

Baronne d’Empire

En février 1797, Hoche est nommé à la tête de l’armée de Sambre-et-Meuse. Il meurt en septembre sans avoir donné de nouvelles à la belle Louise de Grégo. Mais cette dernière a de la ressource et va jeter son dévolu sur un proche du général républicain, le colonel Michel Bonté. Elle l’épouse en octobre 1797 et le suit dans sa carrière. Grâce à lui, elle devient baronne d’Empire. Après la restauration, elle intrigue à nouveau et plaide sa cause auprès de Louis XVIII pour conserver son rang

Elle meurt le 17 janvier 1826 et est enterrée à la chapelle Saint-Hubert de Trévarez. Sa dépouille aurait ensuite été déplacée au cimetière de Saint-Goazec, mais les gens du pays affirment qu’elle hante toujours les landes de Trévarez pour expier ses trahisons. Son destin aventureux a aussi inspiré différents écrivains, dont Balzac.

 

 

Portrait de Hoche

Portrait de Hoche

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