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Histoires de Bretagne

Un blog d'Erwan Chartier-Le Floch

Traces bretonnes en Europe

Publié le 4 Avril 2009 par Erwan Chartier-Le Floch in Histoire de Bretagne

Au cours de quelques quinze siècles d’histoire, les Bretons ont laissé un certain nombre de traces sur le continent, qui vont du souvenir de personnages illustres à de vénérables monuments. Ainsi, le moine Emilion, né au XVIIIe siècle, probablement dans le pays vannetais, a fondé un ermitage au nord de Bordeaux.  La ville de Saint Emilion qui s’est ensuite développée est désormais célèbre dans le monde entier pour ses vins. Emilion n’était d’ailleurs pas le seul « saint vigneron » breton, puisque saint Nicolas de Bourgueil serait lui aussi d’origine vannetaise.

En 1066, nombreux ont été les Bretons à participer à la conquête de l’Angleterre avec Guillaume Le Conquérant et, parmi eux, Alain Rufus de Penthièvre qui deviendra le troisième personnage du royaume en recevant l’Honneur de Richemont, un vaste ensemble de terres dont le centre se trouve dans l’actuel Yorkshire, non loin de la frontière écossaise. Cet apanage, source de revenus très importants, passera ensuite dans les mains des ducs de Bretagne. L’imposant château qui domine l’actuelle ville de Richemont – dont les armes sont composées d’une bande d’hermines – a été en grande partie édifié par les princes bretons.

Au Moyen Age, toujours, les différents peuples européens disposaient de leurs églises à Rome, notamment pour l’accueil des pèlerins. Située en plein cœur de la ville éternelle, Saint-Yves des Bretons a bénéficié des largesses des ducs de Bretagne et de marchands originaires de la péninsule. Après l’annexion du duché, elle a été intégrée à la paroisse de Saint-Louis des Français dont les dirigeants s’en désintéressèrent au XIXe siècle. Tombée en ruines, elle a été finalement restaurée à la fin des années 1990. Sa façade baroque est toujours visible aujourd’hui.

A la fin du Moyen Age, les Bretons disposaient également d’un véritable quartier réservé à San Lucar de Barrameda, dans l’estuaire du Gualdalquivir, en Andalousie. Dès le XIVe siècle, la péninsule exportait en effet des milliers de toiles de lin et de chanvre sur tout le continent et particulièrement en Espagne. De cette présence demeure la magnifique façade gothique du marché des Conchas, située  à une extrémité de la « Calle Bretonnes », la rue des Bretons.

Si, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, Séville était l’un des « centres économiques » de l’Europe du sud, les Bretons, notamment les marins, étaient aussi très présents dans la principale place marchande de l’Europe du Nord : Bruges. Il n’en reste que peu de traces, si ce n’est le souvenir d’un illustre savant, Jean Brito, considéré comme un des inventeurs de l’imprimerie avec Gutenberg. Ce natif de Pripriac est représenté dans la salle d’honneur de l’hôtel de ville de Bruges aux côtés des personnages célèbres de la cité flamande.

A l’époque moderne, les Bretons ont continué de voyager et de laisser leur empreinte dans un certain nombre de pays, avec parfois une véritable nostalgie de leur contrée d’origine. Le château de Sychrov ; en Bohême, en est un exemple. Construit par des membres de la famille de Rohan, dans la première moitié du XIXe, il comporte une grande tour gothique, imitant celle de Josselin et les salles intérieures de l’édifice regorgent d’hermines et de symboles bretons.

 

SychrovChâteau de Richmond


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